Construite à la fin du XVII –e siècle, début du XVIII-e siècle, l’église du monastère Baia de Arama reflète les traits stylistiques de la période de floraison culturelle et artistique sous le règne de Matei Basarab (1632-1654), s’inscrivant dans un mouvement artistique dans lequel l'architecture roumaine évolue vers de nouvelles orientations et visions de l'ère Brancoveanu.
Selon la tradition locale, l'ancienne colonie monastique (initialement monastère de moines) remonte aux années 1400, du temps de saint Nicodème de Tismana. Un document de 1672 mentionne l’abbé du monastère nommé Evghenie Hilandar du mont Athos.
A la place de l'église en bois on construit le bâtiment actuel à la fin du dix-huitième siècle, pendant le service de l'abbé Vasile l’ Archimandrite de Hilandar, au conseil du prince Constantin Brancoveanu qui entre 9 et 12 Juin 1695 a transité la région et a décidé de soutenir la construction de l’église.
Les vrais fondateurs peuvent être considérés Milco Baisul, le chef de mineurs de la région, d'origine serbe, qui avait décidé de construire une église à la mémoire de son fils, à l’aide aussi de Cornea Brailoiu, le Ban de Craiova. A cause des incursions turques les travaux commencent plus tard le 22 mai 1699 et se terminent le 7 mai 1703 quand a lieu la sanctification de l'église.
L'église est construite en briques et des morceaux de scories des fonderies des mines de cuivre. Le mur d'enceinte datant probablement de la même époque avec l'église, est fait en pierre de montagne et du mortier de chaux, mélangé avec de la terre.
L’architecture de l’église
Du point de vue architectural, l'église correspond au type de création artistique qui vise à renouveler les tendances de l’époque en mélangeant le décoratif européen et les formes traditionnelles.
L’architecture simple de l'église combine le style de l'époque de Matei Basarab, appartenant au dix-septième siècle, caractérisé par la construction majestueuse, avec la tour de la cloche sur le narthex, par des colonnes de brique circulaire et l’escalier de la tour de la cloche sur le mur nord , avec le style Brancoveanu du XVIIIe siècle, la nouveauté étant le porche soutenu par des colonnes en arcades et l’ iconostase sculpté.
Le porche est ouvert, soutenu par dix massives colonnes de briques et des arcs trilobites. La voûte est constituée d'une coupole hémisphérique qui est supporté sur les deux bords latéraux. L'accès se fait sur l’axe principal du porche et du côté sud. Le porche est rectangulaire, avec cinq portiques en face.
Le narthex rectangulaire est couvert d’une coupole en briques , soutenu par deux arches latérales, soutenues par des consoles.
Au-dessus du narthex s’ouvre le clocher carré, avec deux alcôves de chaque côté, l'arcade avec des demi-cercles.
La décoration intérieure très belle, complète la valeur du monument. La peinture originale est exécuté depuis le porche à l'autel dans la technique de la fresque, étant spécifique à la décoration intérieure du XVIIe siècle, début du XIXe siècle dans le territoire de la Roumanie entre les Carpates et le Danube, quand une série de bâtiments à destination religieuse porte la marque des artistes régionaux de renom, comme sont Neagoe et Partenie, moines au monastère Tismana.
L’art du portrait est mis en évidence par les visages des Saints Serbes: Saints Siméon et Sava (1200; 1235), père et fils, anciens dirigeants de la Serbie, Stefan Dusan (de 1308 à 1355), Le Saint-Martyr Chiric (âgé de 3 ans) et sa mère Iulita, peints à la demande de Milco et de l’archimandrite Basil.
Les motifs sont inspirés de la peinture du monastère Hilandar, et aussi on constate des influences extérieures sur le canon picturale traditionnel roumain spécifique qui s’est cristallisé jusqu'à ce moment. Ainsi, le grand portrait du dirigeant serbe Stefan Dusan (1331-1355) qui est dans le narthex semblable à celui de Hilandari, semble être le seul dans le pays. La façon artistique de réalisation du portrait exprime la vénération du fondateur principal Milco Baisul.3 envers son héros national de son pays d'origine.